Les Fonctions Exécutives : Inhibition, Stratégie, Flexibilité

Rééduquer les Fonction Exécutives

L’inhibition, les stratégies et la flexibilité peuvent s’exercer avec des outils divers et variés. L’inhibition est facilement sollicitée quel que soit l’outil utilisé.

L’inhibition, les stratégies et la flexibilité sont en quelque sorte « le cœur des fonctions exécutives » (En effet, les fonctions exécutives comprennent au sens large l’ensemble « attention + mémoire de travail + inhibition/stratégie/flexibilité mentale »). Ce sont les mécanismes qui contrôlent et supervisent toutes les activités intellectuelles (en plus de l’attention et de la mémoire de travail) : inhibition des automatismes et de l’impulsivité; choix, planification et mise en œuvre de stratégies pertinentes et inédites, voire innovantes (souplesse mentale); résolution de conflits (sensoriels, cognitifs); jugement, c’est-à-dire comparaison entre le projet et le résultat, puis réajustement (révision ou abandon) du projet.

L’inhibition :

 C’est un mécanisme général, continu et permanent de régulation cognitive. C’est un processus actif, dynamique et coûteux en termes de charge mentale, donc qui induit fatigue et lenteur (par rapport aux processus automatisés) (Alain Moret, Michèle Mazeau). La rééducation va consister à emmener l’individu à inhiber des schémas mentaux, ou comportementaux, acquis, qui sont évoqués automatiquement alors qu’ils ne sont pas pertinents dans la situation présente.

Ainsi Les domaines dans lesquels l’inhibition est impliquée et va pouvoir être exercée sont multiples, par exemple :

  • La mémoire à long terme peut être directement concernée, à travers laquelle la récupération des informations doit être rapide et efficace, il faut qu’elle soit sélective et précise.
  • L’inhibition du comportement moteur, qui est la plus sollicitée chez les enfants présentant une forte agitation, ainsi qu’une hyperactivité.
  • Le raisonnement, en inhibant des routines et apprentissages antérieurs qui viennent parasiter la tâche en court d’exécution.

L’inhibition peut être facilement sollicitée, par exemple on peut demander à l’individu d’attendre 5 secondes avant de nous donner une réponse (Inhibition d’une réponse verbale).

Planification et stratégie :

On appelle planification l’organisation temporelle d’une succession d’étapes pour arriver à un but (une action, une solution, une décision, la résolution d’un problème ou d’un conflit). La rééducation va donc consister à emmener l’individu à anticiper clairement non seulement le but, mais le chemin pour l’atteindre, ce qui est rendu possible par la prise en compte intégrée de nombreuses contraintes (environnement, matériel etc.).

La flexibilité mentale :

Cette fonction désigne la capacité à changer de point de vue, à modifier sa stratégie, à en générer de nouvelles. Elle contribue à la créativité, à l’émergence de solutions inédites, évitant l’enfermement dans des stratégies rigides et répétitives qui peuvent s’avérer, dans de nombreux cas, totalement inadaptées. La flexibilité mentale désigne aussi la capacité à passer d’une idée à une autre, d’un critère à un autre, d’une consigne à une autre. La rééducation va donc se baser sur la prise d’initiatives, le déclenchement d’une action, l’ajustement, l’adaptation à des situations variées. Les outils qui peuvent être utilisés sont divers et variés, en fonction des fonctions à rééduquer.

En ce qui concerne les capacités de raisonnement abstrait, plusieurs types d’exercices peuvent être proposés en fonction de ce qu’on veut exercer. Par exemple, on peut exercer le raisonnement par inférence et catégorisation en demandant à la personne de cacher une image « intrus » (n’ayant aucun lien avec les autres images) parmi une série d’images faisant partie d’une même catégorie.